Peut-on vraiment se connaître soi-même ?
0Le 30 novembre 2010 par Jean-François Dortier
« Connais-toi toi-même », affirme le sage. Oui, mais comment ? Sommes-nous bien placés pour apprécier notre personnalité, notre intelligence, nos capacités, notre pouvoir d’attraction ? Ce n’est pas si sûr. Une étude menée à l’Université Washington de Saint-Louis (Missouri) tend à montrer que les amis, voire des personnes étrangères, sont plus perspicaces que soi-même pour identifier certains traits de notre personnalité. Certes, nous sommes mieux à même que les autres de juger de certains de nos états intérieurs, comme l’anxiété ou la tristesse. Mais dès qu’il s’agit d’estimer nos propres compétences intellectuelles, notre créativité ou nos capacités de séduction, nous avons en général une vision moins bonne que ceux qui nous observent.
Pour le démontrer, la psychologue Simine Vazire est partie d’un échantillon de 165 volontaires. Chacun d’entre eux a fait un auto-évaluation de sa personnalité. Et a été évalué par quatre amis, puis par quatre étrangers croisés au cours de groupes de discussion. Les participants étaient également soumis à une batterie de tests (intellectuels et de personnalité). Les données recueillies par les tests et les observations ont été ensuite comparées aux auto-évaluations personnelles. Il apparaît qu’une personne évalue plus mal ses compétences (créativité, intelligence) que ses amis proches, mais également que des étrangers qui n’ont pourtant eu l’occasion de l’observer que durant un temps assez court. L’attractivité que l’on exerce sur les autres est également mieux jugée par autrui que par soi-même.
Finalement, à la question « qui me connaît mieux ? », la réponse est par ordre décroissant : mes amis, des étrangers et finalement… moi-même.
S. Vazire, (2010). Who knows what about a person? The Self-Other Knowledge Asymmetry (SOKA) model. Journal of Personality and Social Psychology, 98 (2)
Catégorie Psychologie
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