« Salope ! », « sale pute ! ». Comment réagir aux insultes ?

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Le 7 décembre 2017 par Jean-François Dortier

Vendredi dernier, j’étais à Bordeaux pour faire une conférence sur le thème de l’empathie et la bienveillance. Le public était composé d’environ 200 travailleurs sociaux, (éducateurs, psychologues) qui travaillent dans des établissements d’accueil pour d’enfants et des adolescents en grosses difficultés.

Le plan de ma conférence tenait en trois parties :

  1. L’empathie en théorie (« de quoi parle-t-on ? Comment elle se présente chez les animaux, comment elle apparaît chez l’enfant humain), qu’est ce que la « philosophie de la sollicitude ») .
  2. l’empathie en pratique : comment l’empathie et la bienveillance ont fait leur entrée à l’hôpital, dans l’éducation, dans le management.
  3. L’empathie en questions : faut-il toujours être bienveillant et emphatique ? Quels sont les effets pervers ? Comment faire face à certaines situations-problèmes : comment recadrer sans blesser ? comment subir les frustrations ou les agressions tout en restant « bienveillant.

Cette dernière partie à sans doute poussé un des participant à réagir. Quand est venue la séance des questions, un homme d’une cinquantaine d’années s’est levé du fond de la salle pour faire ce témoignage. Le type s’est présenté comme un « personnel technique » d’un ITEP (ces établissements reçoivent des enfants et ado, qui ont de gros problèmes de comportements qui les rend inaptes à la scolarité normale). Son job consiste à chercher les jeunes à leur domicile et les reconduire le soir ou le week-end.

« L’autre jour, une collègue était partie faire sa tournée du matin. A l’arrière du véhicule, il y avait de l’agitation, et un début de rixe entre deux gamins. Ma collègue a voulu ramener le calme et a demandé à un des gamins, un petit caïd de 14 ans de se tenir tranquille.

En retour, le gamin a répondu : « Ta gueule, salope, ».

– Quoi ! Qu’est ce que tu viens de dire ! ? continuer la lecture


Préhistoire : comment on devient un artiste au temps de Lascaux

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Le 2 décembre 2017 par Jean-François Dortier

L’art préhistorique est très codifié, transmis au fil du temps en respectant des styles de maîtres à apprentis. Des indices démontrent que ces œuvres étaient confiées à des spécialistes : autant dire à de véritables « artistes ».

 

 

Les préhistoriens débattent depuis un siècle sur la façon d’interpréter l’art préhistorique : s’agit-il de magie de la chasse ? De chamanisme ? De totémisme ou de récits mythologique ? Le débat est sans cesse relancé. Une chose cependant ne laisse guère de doute : l’art préhistorique, qu’il soit mobilier (statuettes, armes et outils gravés) ou rupestre (peint ou gravé sur des parois rocheuses) est le fait de véritables artistes. Certaines réalisations sont de véritables chefs-d’œuvre. L’abbé Breuil, grand préhistorien du 20e siècle, parlait de Lascaux comme la « chapelle Sixtine de la préhistoire ». La grotte Chauvet, avec ses figures de lions au réalisme stupéfiant est unanimement reconnue continuer la lecture


Adieu Toto Riina. Et va brûler en enfer…

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Le 25 novembre 2017 par Jean-François Dortier

Cette semaine est mort, Toto Riina, alias le « boucher de Palerme » ou « la bête ».. Le parrain de la mafia sicilienne est responsable de 150 assassinats, dont l’extermination de toute la famille de son rival Tommaso Buscetta. Face à ce massacre, ce dernier avait finalement livré au juge italien Falcone des dizaines de noms des membres de la mafia sicilienne. Ce qui devait conduire à un procès retentissant qui eu lieu au début des années 1990. Pour empêcher les poursuites Toto Riina fit exécuter le juge Falcone et sa femme.

La mort de Toto Riina est l’occasion de rappeler ce qu’est la mafia et ses règles et son organisation. Cosa nostra a fait l’objet de nombreuses études. Criminologues et sociologues se sont penchés sur la mafia sicilienne pour essayer de comprendre l’organisation et le mode de vie des « hommes d’honneur ». Une façon aussi mettre à l’épreuve certaines théories de l’ordre social.

 

Un chaud après-midi de mai. Le juge Falcone vient de monter dans sa voiture, accompagné de Francesca, son épouse. Ils quittent l’aéroport sicilien de Punta Raisi, escortés par trois voitures où se trouvent les policiers chargés de leur protection. Le convoi prend la direction de Palerme. C’est au lieu-dit de Capaci que l’attentat se produit. Une détonation gigantesque, une explosion qui ouvre littéralement le sol sur plusieurs dizaines de mètres ; les voitures blindées sont projetées en l’air. Celle du juge retombe dans un énorme cratère. A bord, sa femme est tuée presque sur le coup. Le juge, encore vivant lorsque l’ambulance arrive, décédera une heure plus tard lors de son transport à l’hôpital de Palerme.
Nous sommes le 23 mai 1992. Giovanni Falcone, le grand juge antimafieux, vient d’être éliminé. Comme avait été assassiné, dix ans plus tôt, le général Carlo Alberto Dalla Chiesa, également avec son épouse à bord de leur voiture. continuer la lecture


Deux lueurs d’espoir, selon Romain Gary

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Le 19 novembre 2017 par Jean-François Dortier

« L’affaire homme », ce titre étrange renvoie à un recueil d’articles et interviews donnés par Romain Gary entre 1957 – juste après la publication les Racines du ciel, avec lequel il obtint son premier prix Goncourt jusqu’à 1980, l’année de son suicide.

On y trouve quelques passages sublimes, sur l’espoir, dont celui ci :

« A la fin de mon livre, (il parle des Racines du ciel) il y a un passage qui définit exactement ma pensée. C’est l’épisode des hannetons. Dans le camp de concentration, portant sur leur dos des sacs de ciment écrasants, au cœur de l’épuisement, les prisonniers politiques trouvent encore le courage de se pencher sous leur charge et de remettre sur leur pattes des hannetons impuissant qui sont tombés sur le dos. Voilà ma conception de l’homme ».

Dans un autre texte « Une puissance et une promesse rassurante », Romain Gary décrit l’impression ressentie face à l’immensité de l’Océan et le sentiment de puissance qui s’en dégage.

 » Peut être la mer est-elle un maitre illusionniste qui répète sempiternellement son tour pour nous garder plein d’espoir. Mais sur ces sables où finit la terre et commence l’océan, la promesse d’un au-delà se fait si clairement sentir, l’infini paraît si proche et le vide d’une si majestueuse immensité qu’elle en acquiert une formidable présence. Peu se sentent seuls au bord de l’océan. continuer la lecture


Mon « manuel de survie » au travail vient de paraitre !

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Le 11 novembre 2017 par Jean-François Dortier

Mon nouveau livre Travail, guide de survie, vient de paraître.  J’y traite du plaisir et de la souffrance au travail: pourquoi on aime généralement son travail et pourquoi on finit parfois par le détester. Mais ce sont surtout les remèdes aux différentes pathologies du travail qui me préoccupent dans ce livre : car la bonne nouvelle est qu’il existe des solutions. Pas de solutions miracles mais des vraies marges de manoeuvre.

Voici le « pitch » :

« Les gens aiment leur travail, mais ils en souffrent. Voilà le paradoxe. Qu’ils soient cadres ou employés, médecins ou agriculteurs, enseignants ou informaticiens, beaucoup apprécient leur métier mais se plaignent des contraintes qui pèsent sur eux : pression économique, surcharge, urgence, évaluations incessantes, conflits interpersonnels dévastateurs, management oppressant… L’épidémie de burn-out est le symptôme le plus aigu de ce malaise.

Ce livre est le produit d’une enquête menée dans différents secteurs professionnels pour tenter de comprendre comment on en est arrivé là et surtout ce que l’on peut faire pour améliorer les choses.

Depuis quelque temps, des propositions se font jour pour rendre le travail plus vivable. Certaines relèvent de l’action individuelle : apprendre à dompter le stress, lutter contre la dispersion, se remotiver, gérer les conflits. D’autres relèvent d’un nouveau mode de management – management humaniste, entreprise libérée – ou encore supposent des changements dans l’organisation des entreprises.

Le but de ce livre n’est pas de proposer des solutions clés en main mais d’ouvrir des pistes, de présenter des expériences en cours, de faire la part entre les beaux discours et les avancées réelles. Il n’existe pas de solution miracle, certes, mais de réelles marges de manœuvre pour agir afin d’améliorer le bien-être de chacun au travail. »

Au sommaire 

Introduction

Partie 1 : Travail : du bonheur à l’enfer

• Pourquoi travaille-t-on ?• Comment trouver sa vocation ?• Travail : la créativité cachée• Le blues du dimanche soir• Les conflits au travail, un drame en trois temps

Partie 2. : Que faire ?

• Lâcher prise ?• Comment lutter contre la dispersion ?• Gérer son temps : un art de vivreS’approprier son travail• Travailler chez soi, une révolution tranquille• Trouver son rythme et l’imposer• Rendre le travail visible

Partie 3. Un management nouveau ?

• Cadre de proximité, une mission impossible ?• Management bienveillant, mythes et réalités • Le « slow management » ou l’art de simplifier le travail • L’entreprise libérée, réalité ou imposture ?
Partie 4. Le travail demain

• Réinventer l’entreprise • L’économie coopérative, de l’utopie à la réalité • Le travail en Europe : comment font les autres ? • Les robots vont-ils tuer les emplois ? • L’avenir du travail n’est pas celui qu’on croit

A saisir ! 
le livre – 17  €