épigénétique : Le stress et l’obésité en héritage

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Le 23 avril 2016 par Jean-François Dortier

obese-gros-morbide-1-main-10571460Quand un homme prend trop de poids, son obésité ne modifie pas que son tour de taille et son taux de sucre dans le sang. Son surpoids va jusqu’à modifier ses spermatozoïdes. Du coup, sa descendance va en être affectée.

Voilà un exemple d’« hérédité épigénétique » que viennent de découvrir des chercheurs de l’université de Copenhague (1). Depuis quelque temps, des preuves s’accumulent montrant qu’il pourrait bien y avoir une forme de « transmission du caractère acquis », pourtant répudiée par la théorie darwinienne.

En 1999, un article dans Nature rapportait que la linaire peloria (une plante déjà repérée par Linné au 18e siècle) s’est transformée non par mutation génétique mais suite à la continuer la lecture


Vivre ses passions

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Le 23 mars 2016 par Jean-François Dortier

Le dernier numéro de Sciences Humaines est paru. Au sommaire un passionnant dossier sur les passions dont voici l’éditorial. 

« Lors du premier dimanche de février se tenait à Monéteau, petit bourg de l’Yonne, une « bourse aux fossiles et minéraux » dans une petite salle attenante à la mairie. Quoi de mieux pour aller à la rencontre de passionnés ? Gilles, par exemple, la cinquantaine, est venu du Calvados accompagné d’un ami, également mordu de fossiles. Tous deux passent une partie de leur temps libre à sillonner leur région à la recherche de fossiles marins. Ce week-end, ils ont fait près de 400 kilomètres pour tenir leur stand. Pour quelques euros, j’ai acheté à Gilles un petit fossile. « C’est un nautile de type cenoreras, ça date du jurassique moyen, c’est-à-dire de 180 millions d’années. On les trouve dans une couche précise de moins de 10 centimètres et… » Je décroche assez vite, mais Gilles, intarissable, poursuit continuer la lecture


sur le déploiement de soi

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Le 2 mars 2016 par Jean-François Dortier

«  De même que la simple force a besoin d’un objet sur lequel elle puisse s’exercer, et la simple forme, la pensée pure, d’un matériau dans lequel elle puisse se prolonger en s’y exprimant, l’homme a aussi besoin d’un monde en dehors de soi-même. De là son effort pour élargir le cercle de sa connaissance, et son efficacité, et sans qu’il soit lui même clairement conscient, ce qui lui importe n’est pas à proprement parler ce qu’il acquiert de celle-là, ou de que qu’il peut produire lui même grâce à celle-ci, mais uniquement son amélioration et son ennoblissement intérieur, ou du moins l’apaisement de l’agitation intérieur qui le consume. » (Wilhem von Humboldt, Théorie du déploiement de soi, 1794).

Je ne suis pas sûr de comprendre ce que ça veut dire, mais c’est bien ficelé, non ?

 


Violence : la brutalisation des individus

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Le 11 février 2016 par Jean-François Dortier

 

0831-cover-redeployment-543e401b80fe8« On a tiré sur des chiens. Pas par accident. De façon délibérée. On avait appelé ça opération Scooby. Moi, je fais partie des gens qui aiment les chiens, alors, forcément, ça m’a fait gamberger. » Ainsi commence Fin de mission (1), le récit de guerre rédigé par Phil Klay, vétéran des marines qui a servi dans la seconde guerre d’Irak. La guerre conduit à des situations extrêmes. Elle peut transformer un gars ordinaire, qui buvait des bières sur son canapé en caressant son labrador dans une petite banlieue américaine, à faire des choses démentielles, comme tuer des chiens qui viennent lécher les cadavres sur une zone de combat.

Combien de temps faut-il pour qu’une société pacifiée, civilisée, bascule dans la barbarie ?  Le temps de la déclaration de guerre et des premiers combats suffit, avait répondu l’historien George Mosse dans son livre, La Brutalisation des sociétés européennes. De la Grande Guerre au totalitarisme (2). S’appuyant sur l’exemple de la Première continuer la lecture


conseil de lecture

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Le 2 février 2016 par Jean-François Dortier

« Pour un cœur, la vie est une chose simple : il bat aussi longtemps qu’il peut, puis il s’arrête ». Quand on a écrit une ligne comme cela, on a réussi sa journée. Karl Ove Knausgaard (comment retenir un nom pareil !), en en a écrit des milliers d’autres. 6 volumes en tout sous le titre « mon combat » (oui, comme l’autre  « mein Kampf », celui de Hitler qui ressort cette année). Ce combat là, est celui d’une vie ordinaire : celle d’un garçon né en 1968 à Oslo, élevé par un père enseignant, une mère infirmière souvent absente de la maison, un frère épanoui. Le petit Karl est un garçon hypersensible et réservé, avec des grandes dents en avant et affublé d’un défaut de prononciation. Son enfance est ordinaire, mais sa façon d’en parler est extraordinaire. Comme continuer la lecture