ultra trail: la voie de la radicalisation
1Le 5 octobre 2016 par Jean-François Dortier
Comment un type ordinaire, ayant commencé à courir a l’âge de quarante ans, pour perdre du poids et reprendre son corps en main, bascule dans la radicalisation (sportive) et rejoint la secte (mais pacifique) des ultra-fondus.
» Naissance d’une passion
Ma route a croisé celle d’un mystique de la course. Hervé participait à un stage dont j’étais l’un des intervenants. Après ma conférence, on s’est parlé autour d’un café et comme il rentrait le soir même à Auxerre, il m’a proposé de me ramener en voiture. C’est au cours du voyage que j’ai découvert sa passion. Hervé fait partie du petit monde des « ultrafondeurs » ou « ultrafondus » comme ils s’appellent eux-mêmes. Il a couru plusieurs marathons, deux 100 kilomètres et a participé trois fois à l’ultra-trail du Mont-Blanc (160 kilomètres sur des chemins de montagne), l’une des plus mythiques et difficiles épreuves au monde.
Catégorie : chasseurs de rêves
Et toi, après quoi tu cours ?
3Le 15 septembre 2016 par Jean-François Dortier
Cher amis
J’ai le plaisir de vous annoncer la parution de mon livre Après quoi tu cours. Enquête sur la nature humaine. (éd. SH 2016)
La meilleure façon de la présenter est finalement d’en lire le prologue.
» Le SDF, assis sur un banc, une bouteille de bière à la main, m’interpelle : « Tu cours après quoi ? ». Nous sommes samedi en fin de matinée, l’heure de ma séance de course. Tout en continuant à courir, je me contente de sourire à sa petite provocation. Lui se voit sans doute en homme libre, affranchi des lubies bizarres de tous ces citadins pressés et qui passent une partie de leurs loisirs à continuer à courir.
Mais sa question mérite d’être prise au sérieux: « Après quoi tu cours ? » Et la réponse est loin d’être évidente.
J’ai commencé à courir régulièrement il y a plus de vingt ans. Au début, l’objectif était de perdre du poids. À vrai dire, il s’agissait moins d’une question de santé que d’apparence : perdre ce ventre et retrouver ma silhouette de jeune homme. Le premier jour, je soufflais et souffrais au bout d’un petit kilomètre. Pourtant, dès la semaine suivante, je décidai de courir deux kilomètres sans m’arrêter. Ce défi personnel prenait l’allure d’une compétition contre moi-même.
Courir contre soi-même : qu’est-ce que cela cache ? Adolescent, je courais pour devenir champion. À chaque entraînement, la machine à rêve intérieure me transformait en héros, remportant des victoires imaginaires contre des concurrents invisibles. C’est pathétique et dérisoire, mais aujourd’hui encore, à la moindre côte un peu raide, je me vois arpenter les lacets d’une course mythique: le TMB (Tour du Mont-Blanc) ou la Diagonale des Fous, le fameux Grand Raid de l’île de la Réunion. Et le quinquagénaire bedonnant qui souffre sur le bord de la route continue à se projeter un film dont il est à fois l’auteur, l’acteur principal et le seul spectateur.
Catégorie : anthropologie philosophique
A propos d’idéologie, d’économie de partage, de calife et sexualité animale
2Le 3 septembre 2016 par Jean-François Dortier
Je viens de mettre à jour la liste de mes articles publiés cette année dans Sciences Humaines. Il y est question d’idéologie, de sport, d’économie coopérative, de théorie des passions, des pouvoir du calife, de sexualité animale, de slow management et de nature humaine… Sachant qu’il m’arrive d’animer des stages et faire des conférences sur le thème de la dispersion au travail, on ne pourra pas me reprocher de ne pas connaître le sujet !
Mais l’apparente dispersion ne m’empêche pas de garder quelques lignes directrices et mener en parallèle quelques projets au long cours… Dans les prochains jours, je vais en dévoiler un des projets qui m’a occupé ces derniers mois. Il y est question de la course à pied et du sens de la vie.
Catégorie : Bazar