Merci qui ?
4Le 20 octobre 2017 par Jean-François Dortier
L’excellent et décapant livre de Rutger Bregman, Utopies réalistes, s’ouvre par cette » petite leçon d’histoire ».
« Dans le passé, tout était pire.
Pendant à peu près 99 % de l’histoire du monde, 99 % de l’humanité a été pauvre, affamé, sale, craintive, bête, laide et malade.
Au XVIIe siècle déjà, le philosophe Blaise Pascal décrivait la vie commune immense vallée de larmes. (…)
Mais tout a changé au cours des 200 dernières années. En une fraction du temps passé par notre espèce sur cette planète, des milliards d’entre nous se sont retrouvés riches, bien nourris, propres, en sécurité et même parfois beau. Alors que 84 % de la population mondiale vivait encore dans une extrême pauvreté en 1820, le pourcentage était tombé à 44 % en 1980 ; aujourd’hui à peine quelques décennies plus tard, il est à moins de 10 %. »
Avec le recul, c’est effectivement saisissant. Question : qui faut–il remercier ?
a) le capitalisme ?
b) les sciences et techniques
c) la démocratie et le droits de l’homme ?
e) la lutte de classe ?
f) autre…
La meilleure réponse sera publiée dans mon journal préféré.
Catégorie Bazar
Je pense que l’amélioration technologique y est pour beaucoup. Elle est due au fait que, grâce à ses mémoires externes, liées à l’écriture, l’espèce humaine améliore sa technologie de génération en génération, et sans doute de manière exponentielle. Mais ceci se fait aussi au détriment des ressources de la planète. Sauf à aller coloniser d’autres planètes, cela ne pourra peut-être pas durer éternellement !
Au libéralisme et à la mondialisation, bien sûr, sinon la Corée du Nord serait première. Si c’était la démocratie, la Chine ne serait pas en passe de le devenir.Quant à la science et la technique, la Corée du Nord, toujours elle, est en pointe et on y crève de faim.
Il me semble que le développement des échanges interculturels a permis à l’humanité de s’épanouir.
Mais nos aptitudes de « super-prédateur » nous amèneront-elles à continuer à puiser sans limite dans nos ressources, quitte à coloniser d’autres planètes, comme le suggère Chapoutier?
J’aspire personnellement à un avenir plus conscient et au développement de ressources renouvelables, plus spirituelles que matérielles et encore plus égalitaires non seulement au sein de l’humanité, mais aussi entre les femmes et les hommes au sein d’un environnement plus riche de biodiversité que d’argent…
Le livre Utopies REALISTES (titre paradoxal pour éveiller la réflexion, changer les regards) souligne l’indéniable évolution matérielle positive de l’humanité. Il se trouve que toutes les causes que vous proposez ont joué leur rôle dans cette évolution (la démonstration-argumentation est facile à faire). Mais en même temps, certaines redeviennent des utopies MEURTRIERES tout aussi réalistes (capitalisme sauvage sans limites, les droits humains interdits par le mode de vie des pays riches), d’autres pourraient céder à cette tentation (la démocratie dominée par le populisme et la lutte des classes). Comme les utopies du passé récent (du moins à échelle humaine) qu’ont été les guerres tribales, l’esclavage, la colonisation, les guerres mondiales et comme maintenant l’est le terrorisme destructeur de villes, d’entreprises, d’arts, le terrorisme exterminateur de populations. Un retour en arrière abyssal est exécuté localement par des groupes fanatiques et de plus en plus d’isolés qui sont plus ou moins bien désarmés et contrôlés, et dont la menace reste permanente sur l’ensemble de la planète. Donc, quelle utopie REALISTE a consolidé jusqu’ici l’évolution positive de l’humanité sinon le principe que la terre et le vivant s’inscrivent dans un projet divin malgré les erreurs et les fautes des hommes (une foi religieuse fondée sur une transcendance ; le fondement de l’espérance pour supporter et faire sa part)? Et quelle utopie REALISTE pourrait présentement et dans l’avenir consolider la survie de l’humanité sur la terre sinon la laïcité qui induit tolérance pour collaboration constructive, respect pour épanouissement de chacun (une foi citoyenne dictée par la raison ; le pragmatisme d’un projet de société pour sauver l’espoir qui donne l’envie de vivre ici et maintenant, et qui s’appelle la fraternité, dans le quotidien des gestes simples mais indispensables, qui s’appelle aussi pour nous Union européenne ou qui s’appelle là-bas autonomie politico-économique pour des relations internationales enfin équitables) ? L’utopie – vue comme idéal inaccessible – n’est-elle pas déclarée telle que par ceux qui veulent que rien ne change ? ou par ceux qui préfèrent se replier sur eux-mêmes ? sans voir le grand bouleversement du monde qui change déjà, pour faire place à un autre monde dont nous pouvons entrevoir quelques caractéristiques ? Alors l’utopie ne devient-elle pas réaliste quand le courage d’agir la met en application ? Alors l’espoir ne peut-il pas être associé à l’espérance, la laïcité à la croyance religieuse, le besoin de sécurité au besoin de spiritualité ?…