la fille qui avait une mouche pour compagne

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Le 7 septembre 2010 par Jean-François Dortier

mouche_verteDans Chinoises, de Xinran (voir le billet précédent), la journaliste raconte l’histoire de Hongxue : « La fille qui avait une mouche pour compagne ». Un jour, Xinran a reçu dans son courrier un paquet envoyé par un anonyme. A l’intérieur il y avait le journal intime tenu dans les années 1970 par une jeune adolescence.  Dès les premières pages, la jeune fille fait un aveu. A l’âge de onze ans elle a eu ses premières règles. A partir de ce jour, son père a changé d’attitude envers elle. Un jour que sa mère était parti à la ville faire des courses, il a demandé à sa fille de se déshabiller pour voir si c’était vrai « qu’elle était devenue une femme ». Puis sont venus les caresses, les baisers et enfin, il a frotter contre elle « la chose dure qu’il avait entre les jambes ». Le début du calvaire de la petite. Dès que sa mère s’absentait du foyer l’adolescente allait subir les assauts de son père.

Finalement, la jeune Hongxue finira par révéler l’affaire à sa mère. Au lieu de prendre sa défense, sa mère lui interdit alors de parler à l’extérieur de ce qui est arrivé, de peur que « la honte » s’abatte sur la famille.

Quelque mois plus tard, la jeune fille tombe malade et est hospitalisée. L’hôpital est pour elle, un lieu béni. Le personnel est gentil et s’occupe bien d’elle. Elle va y rester plusieurs semaines.Pendant les longues journées passée dans sa chambre, la jeune fille commence à tenir son journal. Ici, les médecins et personnels sont très prévenants avec elle, mais elle reste souvent seule et s’ennuie. Pas de jouet, pas d’ami, pas de chat ou d’autre animal de compagnie. Ses seuls compagnes de chambrées sont … les mouches. On est en plein été, il faut chaud; et les mouches sont nombreuses. Les infirmiers cherchent à s’en débarrasser mais en vain. Pour la petite chinoise, les mouches sont une distraction. Elle commence à s’intéresser, les dessiner, les observer, les prendre en affection.  Un jour, elle réussit même a capturer une petite mouche blessée et qui ne peu plus voler. Pendant un temps, la mouche va devenir sa protégée. Elle va la mettre  dans une petite boite qu’elle cache dans on placard et qu’elle sort en cachette pour la nourrir et l’observer. Cette mouche est un peu son bébé. Et elle sera très triste quand elle la retrouvera morte un jour, au fond de sa boîte.

Puis vient le moment où la petite fille est presque guérie. On parle alors de la faire retourner chez elle et de libérer un lit. Elle songe déjà à ce qui l’attend à son retour… Comment éviter d’être renvoyer chez elle?  Elle imagine un moyen. Hongxue (c’est son nom) décide de s’inoculer une nouvelle maladie afin de prolonger son séjour. Elle a appris par les infirmiers qu’il fallait absolument protéger les plaies des mouches, qui sont le vecteur de graves infections. C’est peut être une solution. Un jour, la petite malade va attraper une mouche et l’écraser sur une plaie qu’elle s’est faite au bras. Les dernières pages de son journal son pleine d’espoir. « Je crois que la blessure de mon bras est légèrement infectée. Elle a enflé en une grosse bosse rouge, et j’ai beaucoup de mal à écrire. (…) J’espère que ça va marcher ».Le journal s’arrête là. Quelques jours plus tard, la jeune fille mourra de septicémie…

C’est peut-être un infirmière qui a retrouver le journal, l’a conservé chez elle det a décidé de l’envoyé à la journaliste, bien des années plus tard. Sans elle, l’histoire de la « fille qui avait une mouche pour compagne » serait restée inconnue.


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