Dieu fait de moins en moins recette
4Le 22 décembre 2021 par Jean-François Dortier
Les français qui ne croient pas en Dieu sont désormais majoritaires (51%) : voilà ce que nous apprend un sondage récente de l’IFOP paru le 24 septembre. En 2011, les croyants étaient encore majoritaires (56 %) en France. En 1947 les croyants représentaient les deux tiers de la population (66 %).
Aux Etats-Unis un tiers de la population (29%) se déclarent désormais « athée, agnostique ou sans religion ». Le nombre de sans religion a doublé depuis 2007 (ils étaient alors 16%)
La sécularisation serait-elle de nouveau en marche ? Il y a un siècle, les jeux semblaient faits. En Europe, les Eglises avaient commencé à se vider, l’athéisme et l’anticléricalisme avaient le vent en poupe. Nietzche avait prononcé la « mort de Dieu » ; Max Weber parlait de « désenchantement du monde » pour évoquer une « sécularisation » qui semblait irréversible.
Le diagnostic avait sembler se confirmer au fil des décennies suivantes.
Puis, à la fin du 20ème siècle, il y eu un étonnant retour de flamme. Le sociologue Gilles Kepel, avait parlé de « La revanche de Dieu » (1991), pour décrire la résurgence du fondamentalisme islamisme ou de l’évangélisme conservateur américain. Peter L Berger spécialiste des religions, avait admis s’être trompé. Lui qui avait passé sa carrière à analyser le mouvement de sécularisation, il reconnaissait « Notre monde d’aujourd’hui est aussi furieusement religieux qu’il l’a toujours été », (le Réenchantement du monde)
Les données récentes sur le déclin des croyances en France et aux Etats-Unis rebrasse-t-il de nouveau les cartes ?
Pas forcément, les deux thèses – celle de la sécularisation et du retour du religieux – sont tout à fait comptables. Il se peut très bien que le renouveaux religieux (islamistes ou évangéliques) ne soit qu’un épisode éphémère et/ou localisé, dans un monde qui, globalement, perd de plus en plus la foi.
Reste à comprendre « Pourquoi Dieu (existe) encore » ? ». Qu’est ce qui fait que l’on croit ou l’on ne croit pas dans le monde d’aujourd’hui.
Une réponse dans l’Humanologue n°2.
Au sommaire :
• Je ne suis pas croyant, mais…
• A-t-on besoin de croire ?
• Une société peut-elle se passer de religion ?
• Les dieux sont de retour
Catégorie Bazar
Certes la religion de l’espérance voit ses bataillons se réduire mais ne voyons-nous pas naître de nouvelles religions paîennes avec leurs croyances, leurs prêtres et leurs fidèles telle l’écologie ou la santé.
Quand on voit la situation du monde depuis toujours (je pense à votre article sur l’Inde et l’ignoble abus des premiers colons d’Angleterre, mais plus encore aujourd’hui avec la financiarisation inouïe de l’économie sociale et institutionnelle qui permet les pires abus des milliardaires qui ne sont riches que de ce qu’ils prennent aux plus modestes, on a envie de dire la réflexion de l’humoriste Pierre Dac qui est autant pour moi une interrogation critique d’une croyance illusoire que de l’humour par l’absurde.
« Si Dieu existe qu’il nous le prouve et s’il n’existe pas, qu’il nous le dise ….. » bien sûr le mystère n’est pas évacué pour autant. Mais à quoi lui sert donc toute sa puissance et tout son amour s’il peut supporter aussi facilement les injustices et les inégalités les plus criantes grâce à la domination d’une caste de milliardaires immondes qui n’a de cesse d’organiser la société pour appauvrir les plus démunis afin de s’enrichir toujours plus.
A l’inverse de l’Occident, l’Afrique démultiplie les églises chrétiennes, les sectes pseudo-évangéliques et y greffe des pratiques, discours et actes de sorcellerie meurtriers. Probablement pareil en Amérique du Sud. Quant aux continents de l’Asie et des îles du Pacifique, leurs religions anciennes se portent plutôt bien et même reprennent de l’influence.
Comment ne pas s’étonner de ces évolutions ? Pourquoi refuser de comprendre les causes strictement liées au matérialisme suicidaire que notre modèle économique capitaliste libéral sans limite a mondialisé et dont les effets finissent par interpeler tout le monde vers la voie du changement nécessaire ?
Alors, oui, disons-nous BONNE ANNEE NOUVELLE pour 2022 et suivantes !
moi, Dieu me manque ….