Hollywood synchronisé à notre cerveau
1Le 28 novembre 2010 par Jean-François Dortier
À force de voir des films, notre cerveau pourrait-il être formaté par l’industrie hollywoodienne ? Ce pourrait plutôt être le contraire, si l’on en croit cette étude récente : ce sont plutôt les films hollywoodiens qui s’adaptent à notre rythme cérébral.
Et voici comment.
Lorsque nos yeux découvrent une scène visuelle, notre attention est immédiatement attirée par certaines formes de base (les « patterns », disent les Anglo-Saxons). Le cerveau se met alors à explorer et analyser la scène. Notre attention est captivée. Mais si le plan reste fixe trop longtemps, l’ennui s’installe, l’attention se relâche, et notre esprit « décroche ». À l’inverse, si les plans visuels défilent trop vite, le cerveau se trouve en surcharge : il a du mal à suivre.
En fait, les chercheurs ont même calculé le rythme optimal auquel le cerveau explore sans se lasser. Il correspond à une sorte de chiffre d’or que l’on nomme le « bruit rose ». Sa courbe caractéristique correspond à une fréquence observée dans de nombreux phénomènes naturels. James E. Cutting, de l’université de Cronwell (État de New York), a eu l’idée de mesurer la durée des séquences de 150 films hollywoodiens tournés entre 1935 et 2005. Surprise ! Il apparaît qu’au fil du temps, la courbe de succession des séquences épouse la fréquence 1/f, caractéristique du bruit rose. Les films d’aujourd’hui sont aussi bien synchronisés avec le rythme d’attention de notre cerveau que ceux des décennies précédentes. Tout se passe donc comme si les réalisateurs avaient compris qu’il fallait, pour soutenir l’attention du public, adopter un certain rythme cérébral naturel.
J. E. Cutting, Attention and the Evolution of Hollywood Film, Psychological Science, February 2010
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